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Sécurité sanitaire La traçabilité obligatoire permet de vite traquer des produits suspects

La traçabilité de A à Z, obligatoire dans l'UE depuis 2005, permet de traquer rapidement les produits suspects, depuis l'usine concernée jusqu'aux magasins où sont éparpillés les produits, comme dans le cas des steaks contaminés responsables d'au moins 18 intoxications en France.

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Si Leclerc a pu en quelques jours identifier l'usine d'où sont issus les steaks, les lots concernés et les magasins où ils sont vendus, c'est grâce aux systèmes de suivi dont la plupart des distributeurs et industriels ont dû s'équiper. Il y a quelques années, retrouver les produits aurait été beaucoup plus lent et "les entreprises auraient sans doute dû, par précaution, rappeler énormément de produits", a expliqué Pierre Georget, directeur général de GS1 (ex-Gencod), organisme qui définit les standards de traçabilité par code-barres pour la distribution dans le monde entier. En revanche, retrouver les produits déjà vendus chez les consommateurs est plus problématique, mais là encore la technologie s'améliore: Leclerc utilise les numéros de téléphone des cartes de fidélité de ses clients. "J'ai été très impressionné par la capacité de Leclerc de retrouver si vite les lots et l'usine concernée, de cibler précisément les magasins où ils ont été distribués et d'informer rapidement les consommateurs pour organiser le rappel", a dit M. Georget. "Si l'on compare avec le cas de Perrier ou de Coca-Cola il y a quelques années (qui avaient rappelé des stocks importants pour cause de contamination, ndlr), cela n'a rien à voir", a-t-il dit. Leclerc est d'ailleurs l'un des groupes les plus avancés en traçabilité selon Pierre Georget. "Nous exigeons que Soviba (le fournisseur des steaks incriminés ndlr.) garde des échantillons témoins pour chaque lot. C'est ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir la certitude que la contamination venait de trois lots", a expliqué à l'AFP Michel-Edouard Leclerc, président de Leclerc.

"Les opérateurs doivent désormais être capables de tracer tous les lots en France de matière première, et de faire le lien entre elles et les produits finis", a expliqué à l'AFP la responsable du département de certification agroalimentaire de la branche française de la société d'inspection et de contrôle suisse SGS, Marielle Bosteau. "Les registres de fabrication doivent être consultables dans les deux sens, on part d'un animal, on doit pouvoir identifier dans quel lot il s'est retrouvé et à quoi il a servi", selon Mme Bosteau. La plupart des acteurs de la grande distribution ont mis en place de tels systèmes, plus ou moins affinés. Une entreprise ayant un système grossier s'expose à devoir rappeler énormément de lots le jour où survient un problème. Concrètement, chaque acteur de la chaîne s'assure du suivi de ses produits à l'arrivée et à la sortie, essentiellement grâce à une série d'étiquettes bourrées d'informations: les codes-barres.

Depuis longtemps chaque produit distribué en grande surface est marqué par un code-barres de 13 numéros, définissant la catégorie du produit, son usine de fabrication et son prix. Un numéro de lot est généralement aussi imprimé sur l'emballage. De plus, maintenant industriels et distributeurs identifient successivement le lot sorti d'usine, son colis d'expédition, sa palette de stockage et les magasins où aboutissent les produits du lot. Des bases de données conservent ces numéros et les lots, palettes, cartons, entrepôts ou magasins auxquels ils correspondent. Ces numéros sont transmis successivement à chaque maillon de la chaîne.

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